• En tapant le mot "nourriture" j'ai retrouvé cette article, tiré de http://lachenaie.over-blog.fr/article-l-intelligence-des-oiseaux-2-mefiance-entraide-reconciliation-consolation-106309193.html

    [...] Nous n'avons pas encore rencontré de Martiens, ni d'habitants d'exo-planètes, mais nous commençons à en savoir un peu plus sur les animaux.

    Et ils nous stupéfient !

    Nous savons depuis un moment maintenant que les grands singes, les primates, nos cousins, sont capables de réflexion, de déduction, d'inventivité,

    de se servir d'outils, et qu'ils sont même capables d'en créer.

    Et de se transmettre leur savoir. De s'apprendre les uns les autres à faire quelque chose.

    Nous savons depuis peu qu'ils sont capables, après un conflit qui les a durement opposés, de se réconcilier.

    Et même qu'ils sont capables d'éprouver de la compassion ce qui les pousse à venir consoler celui qui a été éprouvé.

    Mais ce que nous ne savons que depuis très peu de temps, c'est que les oiseaux, et plus précisément les corvidés, sont capables des mêmes performances, et on serait tenté de dire ... des mêmes sentiments.

      

                                 geais-2.jpg

    Les travaux de recherche qui établissent ces conclusions avec certitude sont nombreux, et passionnants.

    Ils ont même permis d'observer... chez l'animal ! ce qu'en psychanalyse nous appelons le processus de la " projection ".

    C'est véritablement stupéfiant !  

    Stupéfiant de découvrir que les procédés les plus complexes que nous pensions spécifiques de notre vie psychique, sont utilisés, non seulement par des primates, mais par des oiseaux !

    Je ne vais pas pouvoir vous exposer toutes les recherches, nombreuses, qui ont abouti à ces conclusions.

     

    Quelques bribes seulement. 

    Les geais ont l'habitude de cacher leur nourriture : noix, graines, mais aussi des denrées périssables, mouches, gros insectes.

    Des études très poussées ont été faites en particulier sur une espèce de geais : les casse-noix d'Amérique, qui vivent dans les forêts de pins, en altitude,

    depuis la Colombie Britanique  au Nord  jusqu'à la Basse Californie au sud.

                                     cassenoix-d-amerique.jpg

     Ces oiseaux, mangeurs de graines de pin, ont une mémoire fabuleuse.

     Ils cachent des milliers de graines dans des milliers de caches différentes.

    Mais leur mémoire n'est pas que spatiale.

    Elle est aussi temporelle : ils mémorisent la date de péremption des aliments qu'ils ont cachés.

    Consommant en priorité ce qui ne va pas se conserver longtemps.

    S'ils ont été empêchés d'aller à temps prélever un aliment, ils l'abandonnent : ne se rendent plus à la cache.

    Mieux : ils tiennent compte de la météo pour moduler les dates de péremption : en cas de fortes chaleur, ils la raccourcissent, et dans le cas contraire l'allongent.

    Geais, corneilles, sont capables de toutes ces performances.

    Une corneille peut vivre 25 ans.

    Elle se souvient de ses amis, mais aussi du mal qui lui a été fait, peut-être même plus longtemps que la mule du pape qui décocha un coup de pied vengeur 7 ans après ce que lui avait fait subir un garnement.

    Mais je m'égare : ce n'est pas ce que je voulais vous dire ! 

    Cacher de la nourriture a un inconvénient.

    Si quelqu'un vous a vu la cacher, il peut aller s'en emparer avant vous.

    Les oiseaux qui se sentent observés alors qu'ils cachent quelque chose, une noix par exemple, renoncent à la cacher à cet endroit, et en cherchent un autre... que personne ne connaîtra.

    Ou bien ils cachent un caillou dans la première cache.

    On s'est demandé si ce comportement de méfiance était inné ou acquis.

    Et bien.... il est acquis.

    Au début l'oiseau dépose ses nourritures excédentaires sans méfiance, même s'il est observé.

    Il continue à cacher sans méfiance même s'il a été volé.

    Quand va-t-il commencer à devenir méfiant ?

    Quand il aura volé lui-même !

    C'est alors, et alors seulement, qu'il va adopter le comportement méfiant.

    Voyez-vous ce que cela signifie ? Ceci :

    Ce n'est que lorsque le désir de voler la nourriture que les autres ont cachée que naîtra en lui la méfiance, qu'il aura conscience de cette possibilité, qu'il pourra comprendre que les autres peuvent aussi avoir ce désir.

    Avant il est innocent et naïf : il ne se méfie pas.

    Et il est sans doute vrai que ses congénères ont envie de voler.

    Mais lui ne le sait, ne l'imagine, que lorsqu'il perçoit ce désir en lui.

    C'est ça la "projection".

    Ce que j'éprouve, je suis amené à supposer que d'autres l'éprouvent aussi.

    Et je me méfie (dans ce cas précis) mais cela est vrai pour tout autre sentiment.

    La projection de ce que j'éprouve est une façon de connaître l'autre, ou au moins une tentative pour le connaître : j'imagine qu'il éprouve ce que j'éprouve.

     

    J'ai été trop long aussi je ne vais pas céder à la tentation de parler de certains de nos comportements humains qui ne différent pas de celui de ces corneilles.

    Je ne vais pas non plus pouvoir vous parler de ces comportements de consolation, ou de réconciliation, lesquels montrent que ces oiseaux (observation sur des corneilles de Nouvelle-Calédonie) sont capables de se mettre à la place des autres oiseaux de leur groupe, de ressentir ce qu'ils ressentent, par exemple de la détresse, sentiment qu'ils ont déjà éprouvé eux-mêmes, et à partir de là ils viennent aider celui qui en a besoin à surmonter son trauma....

    alors ils s'approchent de lui et posent leur bec sur celui qui a besoin d'être consolé....

     

    Ça fait réfléchir, non ? [...]


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  • Khaz a également eu des réflexions philosophiques dans plusieurs de ses articles.

    Voici un poème du philosophe Parménide, dans son article http://lachenaie.over-blog.fr/article-promenades-philosophiques-4-le-poeme-de-parmenide-de-la-nature-112443111.html

    De la Nature 

     Les Cavales qui m'emportent m'ont mené où mon âme me poussait. 

    Sur la route, entre toutes connues, du divin, elles se sont élancées. 

    Sur la route qui mène à travers l'Univers l'homme qui réfléchit.

     C'est par là que je fus mené, c'est par là que les Cavales très habiles m'ont conduit.

     Et elles menaient mon char, et les Vierges m'indiquaient la route.

     De chaque côté tournaient et m'entraînaient les roues, et l'essieu dans les moyeux chauffait et criait comme crie une flûte,

     lorsque les Filles du Soleil, pour me guider, ont abandonné les demeures de la Nuit,

     ont écarté de leurs mains leur voile sur leur tête, et vers la lumière m'ont conduit.  

    C'est là que se trouvent les portes qui, sur les chemins de la Nuit et du Jour, sont fermées,  

    avec en haut une poutre transversale, et en bas un seuil dans la pierre façonné,  

    et les portes, dressées dans l'air, sont fermées par de puissants battants.

    Et la Justice, irréductible, garde les verrous au double mouvement.

     Les Vierges l'ont abordée, avec des mots pleins d'adresse et bien doux, 

    et elles ont obtenu d'elle qu'elle retirât le verrou du pêne qui maintenait la porte,

     et les battants s'ouvrirent tout grands et firent glisser les ronds 

    dans les écrous garnis de cuivre et munis de chevilles et d'agrafes.

     Et tout droit à travers l'ouverture, les Vierges menèrent vite le char attelé et leurs montures.

     La Divinité me regarda  et me reçut avec bienveillance,

     et elle me prit ma main droite dans sa main, et elle dit les paroles suivantes : 

    " Ô garçon, qu'accompagnent les immortelles meneuses de poulains,

     Ô toi qu'ont emmené jusqu'à nous et conduit les chevaux, je te salue bien !

     Car ce n'est pas un sort funeste qui t'a fait prendre la route que tu as prise,

     et qui est si éloignée des chemins frayés par les humaines entreprises,

     mais c'est la Justice et le Droit, et il faut que tout te soit révélé,

     aussi bien le coeur impassible de la vérité qui forme un cercle parfait,

     que les opinions humaines, auxquelles il ne faut ajouter aucune créance assurée.

      Allons, je vais parler, et toi, prête l'oreille à ce que tu vas entendre de moi : 

    Pour atteindre à la connaissance de l'Univers, il n'y a que deux voies.

     L'une affirme l'existence de l'Être, et dit qu'il est impossible que l'Être ne soit pas.

     Voilà la route de la Certitude.  C'est la méthode qui accompagne la Vérité du même pas.

     L'autre affirme l'inexistence de l'Être, l'existence du Non-Être.

     Je dis que cela n'est qu'un mauvais sentier où l'on ne peut rien connaître.

     On ne peut pas saisir le Non-Être, puisqu'il est hors de notre portée, on ne peut pas le définir.

     Tandis qu'il n'y a pas de différence entre l'Être et sa pensée. "

     On trouve sur internet d'autres versions de ce texte ... J'ai pensé publier cet article, car récemment je suis tombé sur le texte attribué à Socrate, " les trois passoires", que je vous mets ci-après.

    Un jour, quelqu’un vint interpeller le grand philosophe avec un “on dit”. Socrate proposa alors trois filtres à son interlocuteur afin de déterminer si son information méritait d’être développée.

    “– Sais-tu ce que je viens d’apprendre sur ton ami ?

    – Un instant. Avant que tu ne m’en dises plus, j’aimerais te faire passer le test des trois passoires.

    – Les trois passoires ?!

    – Mais oui, reprit Socrate. C’est ma façon à moi d’analyser ce que j’ai à dire et ce qu’on me dit. Tu vas comprendre… La première passoire est celle de la vérité. As-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai ?

    – Non. J’en ai simplement entendu parler…

    – Très bien. Tu ne sais donc pas si c’est la vérité.

    – (…)

    – Alors passons à la deuxième passoire : ce que tu veux m’apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bon ?

    – Ah non ! Au contraire.

    – Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n’es pas certain qu’elles soient vraies.

    – Euh…

    – Pour finir, et c’est ma troisième passoire, est-il utile que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ?

    – Utile, non, pas vraiment.

    – Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter n’est ni vrai, ni bien, ni utile, à quoi bon m’en parler ?”


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  • rêve, oiseaux, Dali
    photo prise dans le jardin de Gala et Dali, à Port Lligat, près de Cadaquès

    Aujourd'hui le mot magique c'est Dali, parce que je travaille actuellement sur un diaporama, à partir de photos prises dans son musée, et de son opéra "être Dieu"
    et hop, on arrive ici ( extrait de l'article http://kazimir.eklablog.com/un-reve-d-oiseaux-en-plein-hiver-a211568318 )

    Nous parlions du rêve, et envisagions que nous pouvions fonctionner (penser) de deux façons différentes, l'une éveillée, l'autre dans le sommeil, avec un mode de pensée particulier, que nous appelions le rêve. En fait il y a sans doute de nombreuses autres façons de penser.

    Il m'arrive assez souvent de somnoler (état intermédiaire ?) et de voir alors défiler des images. Il ne s'agit pas d'un rêve structuré, où se déroule une histoire plus ou moins mouvementée, dont je pourrais parfois me souvenir au réveil, et écrire si j'en prends le temps.

    C'est ainsi que me sont venues des images, que je vais essayer de mettre en mots. Embryon de rêve, embryon de poésie ? ... Peut-être une tentative d'échapper à la grisaille qui écrase le ciel depuis des jours et des jours, et de retrouver l'époque où je vivais dans un grand jardin avec des animaux autour de moi.

    Voici. 

    Très bref rêve d'oiseaux.  

    Un pinson ordinaire, du jardin hôte fidèle, 

    se promenait sans crainte, picorant l'herbe tendre,

    puis, perché dans un arbre, siffla sa ritournelle.

    - Rêve d'oiseaux ... en plein hiver - 

    Un troglodyte mignon, pas plus gros qu'une souris,

    surgit sous un buisson, et par là et par ci,

    sa petite queue dressée lui servant de fanion. 

    - Rêve d'oiseaux ... en plein hiver -  

    De véloces hirondelles, chassant les moucherons,

    inscrivaient dans le ciel leurs parafes à foison,

    avec de petits cris pour exprimer leur joie.

     - Rêve d'oiseaux ... en plein hiver - 

    Aglou aglou aglou, glougloutait le dindon,

    mon dieu que je suis beau dans mes glorieux jupons,

    et que ma dinde est belle sous ses fines dentelles ! 

     

    - Rêve d'oiseaux ... en plein hiver -

    Vint alors un pigeon

    mais je me réveillais,

     le ciel était tout gris

    comme le fond d'un chaudron. 

    - Rêve d'oiseaux ... en plein hiver -Voilà.

    Dans ma tentative de mettre ça en images, j'ai voulu dessiner un dindon. Et j'ai deux choses à dire à ce sujet. D'abord qu'il m'est apparu très difficile de représenter correctement cet animal au plumage fantasque (digne de Salvador Dali !). Et deuzio, que le plaisir de jouer avec les mots m'a poussé à dire des choses inexactes concernant la dinde, car elle n'a pas de dentelles. C'est un oiseau très modeste, au plumage discret destiné à rendre cet animal peu visible lorsqu'il couve (à terre je suppose).

    Nous avons eu une fois un couple de ces oiseaux. Le mâle était bien cet oiseau extraordinaire, qui semblait imbu de lui-même, paradant sans cesse et semblant tellement satisfait de sa propre beauté. Mais un jour il est mort. Sa dinde n'a pas eu un veuvage prolongé : elle a refusé de se nourrir. Je la prenais, la câlinais, tentais de la persuader de prendre de bonnes choses. En vain : elle ne voulait rien absorber. Puis elle a disparu, et je l'ai retrouvé trois jours après, morte à son tour, au pied d'un pin sylvestre chez mon voisin.

     

    Bye bye.


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  • Dans l'article précédent, Danielle a évoqué les hippocampes de Khaz.
    Voici un article de Khaz qui en parlait ( http://lachenaie.over-blog.fr/article-plongee-sous-marine-rencontre-avec-un-hippocampe-107619965.html )

     

    Et oui, fait trop chaud pour travailler !  

    alors j'ai fait une petite plongée. 

    Et regardez le beau cliché que j'ai pris…

    hippo-3.JPG

    D'accord, c'est un peu flou… 

    c'est vrai, la photo, c'est pas mon fort ! 

    Un fabricollage, dans cet autre article 
    http://lachenaie.over-blog.fr/article-oniricolage-19-des-meres-nommees-folcoche-et-des-hippocampes-109699664.html

     


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