• Tiré de http://lachenaie.over-blog.fr/article-le-monde-qui-arrive-dans-une-boite-aux-lettres-108315271.html

     

    Une boîte aux lettres c'est comme le panier d'osier que le pêcheur plonge dans la mer, comme la batte d'un chercheur d'or qui y fait tournoyer le sable, comme une antenne radar qui ouvre ses oreilles pour écouter l'univers.

    J'avais presque perdu l'habitude d'aller vers la mienne. . .

    Maintenant j'attends l'heure de la factrice, je guette sa petite voiture jaune !

    Et c'est avec émotion que j'ouvre la petite porte verte.

    Parfois... il n'y a rien.

    Parfois, mon coeur bat en retirant l'enveloppe posée là comme une vaisseau spatial sur un cosmodrome, et j'examine le pli, cherchant à deviner.

    Parfois  je découvre tout de suite le nom de l'expéditeur.

    Parfois  le suspens durera jusqu'à l'ouverture de la cage de papier.

    Et me voici propulsé  loin de mon petit chez moi !

    Le long du canal du midi. Qui a encore ses platanes, mais pour combien de temps ?

     Ou interrogé par une calligraphie énigmatique invité  à Arcachon ... et soudain s'élève une valse, un concerto …

    hissé sur les flancs d'un  volcan...

    mais parfois, même à l'ouverture... je ne sais d'où vient la missive.

    pas de signature

    juste un petit coucou... de la montagne où les marguerites contemplent le soleil comme si elles étaient des tournesols....

    en prévision de la nuit qui va venir je reçois parfois une fée qui me bercera...

    et je trouve enfin le fin mot de l'histoire

    c'est elle qui m'a amené tous ces trésors

     

    mon âme en tremble encore.


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  • Pour parler de Khaz, je le fais parler et je retrouve ses articles au hasard, en tapant un mot dans le module de recherche, dans son ancien ou son nouveau blog.
    Aujourd'hui, en tapant le mot "amoureux", allez savoir pourquoi... je suis tombé sur plusieurs articles bien sûr, mais je vous propose celui-ci :

    http://lachenaie.over-blog.fr/article-trois-grains-de-grenade-un-conte-sur-le-choix-amoureux-51703088.html

    Choisir untel ou une telle ?

    Ne pas choisir et se laisser emporter par la vague, ou être rejeté sur le sable ?

    [...] 

    C’est l’histoire d’un jeune adolescent, qui s’appelait Ham’di. 

    Sa beauté séduisait tout le monde, mais il ne s’en préoccupait pas car il n’aimait que son travail dans le champ qu’il cultivait, les mélopées qu’il inventait sur sa flûte, et la présence d’Allah, qu’il révérait par-dessus tout.

    Et quand, cinq fois par jour, il faisait sa prière, tourné vers le Mecque, son être entier rayonnait d’une joie telle qu’il ne sentait plus la chaleur, le froid, la faim.

    Ses parents lui donnaient deux pains chaque jour, pour sa nourriture.

    Il n’en mangeait qu’un et offrait l’autre à un saint homme afin qu’il lise à sa place les pages divines du Coran.

     

    C’est vers Dieu qu’il marchait. 

     ***************************** 

    Les jeunes filles rêvaient de lui, mais lui ne se souciait pas d’elles et rejetait toute proposition de mariage présentée par ses parents.

    Ils étaient âgés, et il était leur dernier né.

    Une bru aurait aidé au ménage, à la cuisine. 

    Ham’di, en dépit du respect qu’il portait à son père et à sa mère, répondait toujours qu’il n’était pas prêt, pas encore au bout du chemin, du chemin qu’il suivait à l’intérieur de lui-même, qu’il lui était impossible pour l’instant de se charger d’une épouse et des enfants qui naîtraient de leur union. 

     

    Et pourtant…

    elles étaient bien belles les jeunes filles du douar où vivaient Ham’di et ses parents, et plus belles encore ses cousines, avec leurs robes rouges et violettes, tissées d’or. 

     *********************************** 

    Vint un été torride, si brûlant que toute herbe jaunit, devint chaume, que les fruits séchèrent dans les arbres, que la terre craqua comme une écorce et que les sources tarirent.

     

    Pas une pastèque, pas un melon pour désaltérer sa soif.

    L’eau de la Medjerda se réduisait de jour en jour.

    C’était la rivière qui bordait son champ.

    Habituellement, elle était rapide, et claire comme du cristal.

    On l’appelait aussi l’oued Zarga, ce qui signifie la rivière bleue.

    Mais elle ne traînait maintenant qu’un peu d’eau, d'eau boueuse, sale, malodorante, imbuvable. 

    ********************************* 

    Or un jour est survenu un curieux évènement.

    Ham’di était en sueur, la gorge sèche.

    Il poussait difficilement son araire entre les pierres et la terre sèche.

     

    Il s’est arrêté un moment au bord de la rivière, pour se reposer.

     

    Et soudain est apparu, devant ses yeux, flottant sur l’eau ....

    une grenade.

     

    Une belle grenade, d’une beauté succulente, surtout au regard d’un homme assoiffé.

     

    Ham’di s’est jeté dans l’eau, a saisi la grenade, est remonté sur la berge, l’a ouvert avec délicatesse, a découvert le velours de sa pulpe, tel un trésor.

     Il a porté un grain à sa bouche, puis un second, puis un troisième.

    Il en a savouré la ferme fraîcheur, la saveur un peu acide, qui déjà apaisait sa soif.  

     

    Et tout à coup, il a eu honte.

     Pour la première fois de sa vie...

    Ham’di venait de voler.

     

    Ce fruit, que la Medjerda avait promené sous son regard, porté devant lui pour le tenter, Ham’di s’en était emparé comme d’un bien propre.

     

    Il le savait pourtant, le Coran est sévère pour les voleurs.

    Il est encore des pays où la main du voleur est tranchée à la hache, en public, afin que la leçon soit exemplaire.

     

    Ham’di tomba alors la face contre terre, se demandant s’il pourrait un jour racheter sa faute.

    Sa décision fut vite prise.

    Il déchira un pan de sa vieille djellaba, entoura avec soin la grenade, la déposa dans un petit couffin, qu’il suspendit au bout d’un bâton.

     

    Il revint chez ses parents, leur dit adieu et disparut.

     

    Son cœur pleurait en lui, car sa mère, qui l’avait tant aimé, l’avait supplié de ne pas la quitter avant sa mort, qu’elle sentait proche.

    Elle était au terme de sa vie.

     

    Or le prophète n’a-t-il pas dit : « Le Paradis se trouve sous les pieds de vos mères. »

     

    Et pourtant une force en lui le contraignait à quitter son village et sa famille.

    Il devait restituer la grenade à son propriétaire. 

     

    Alors il a remonté le cours de la Medjerda, il a examiné tous les arbres et tous les vergers qui bordent ses rives, car le fruit devait être tombé d’un arbre.

     

    Il ne pouvait croire que quelqu’un l’eut jeté par jeu dans l’oued.

    En ces temps de misère, qui aurait osé commettre ce sacrilège ?

     

    Partout où il se présentait, il demandait si quelqu’un n’avait pas perdu une grenade,

    car on les comptait alors.

     

    Mais certains se demandaient qui était cet adolescent, ce rôdeur, ce fou, à la recherche du propriétaire d’un grenadier.

    Et parfois, on lui jetait des pierres.

     

    Il mendiait sa pitance, et devait souvent se contenter de pain aussi dur que du galet, d’herbes sauvages, ou des fruits des caroubiers et des jujubiers, rencontrés le long des chemins.

     

    S’il glanait quelques épis, les vieilles le chassaient en l’injuriant.

     

    Parfois il trouvait des ma’roufs déposés dans des troncs d’arbres, comme au Sahara, pour les pauvres voyageurs.

     

    Une fois des bandits l’ont secouru : ils lui ont donné un burnous et des figues sèches. 

    ************************************* 

    Il a remonté ainsi le cours de la Medjerda  pendant sept années. 

                               paysage-atlas.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il a souffert du chaud, du froid, de la faim, de la soif.

    Mais le fruit, qu’il présentait partout.... restait aussi frais et aussi doré qu’au premier jour.

     

    Lui par contre, était voûté, usé, sa peau était crevassée par le froid et la chaleur, et il n’était plus vêtu que de loques.

    Il ne ressemblait plus du tout au bel adolescent qui avait goûté aux trois grains d’une grenade d’or. 

    ****************************************** 

    Un matin...

     il est parvenu dans un village qui semblait abandonné.

    La Medjerda, en ces lieux sauvages, était réduite à un filet d’eau.

    On était bien loin ici de la rivière bleue, de l’oued Zarga.

     

    Il est passé devant une petite maison dont la porte était ouverte.

     

    Ham’di s’est avancé. 

    Une femme d’un certain âge est apparue. 

    De son fichu elle essuyait ses yeux pleins de larmes. Ham’di a hésité à présenter sa requête.

     

    C’est elle qui a parlé : « Que veux-tu, mendiant ? »

     

    Alors Ham’di a raconté son histoire, dit son repentir.

     

    « Oui », a soupiré la femme, " Cette grenade est tombée d’un de mes grenadiers. L’eau était vive, car c’était à la fin de l’hiver, et je n’ai pas réussi à la rattraper."

     

    Ainsi le hasard l’a conduite vers toi un jour de chaleur, et tu as perdu tout ce temps pour me la rapporter !

     

    Alors sois mon hôte, bois à ta soif, mange à ta faim, mais ne me parle plus, car à l’instant où tu arrives, ma fille entre en agonie.

     

    Elle est tombée malade il y a sept ans, le jour même où cette grenade est tombée à l’eau.

    Mais je n’ai que faire de ton repentir. » 

    ************************************** 

    Ham’di a suivi la femme et il est entré dans la maison. 

    La pièce était obscure.

     

    Dans un coin était une forme voilée par un drap.

     

    Un visage est apparu... si boursouflé... qu’on ne pouvait imaginer ce qui se cachait derrière ce masque.

    L’enflure des paupières cachait à moitié les yeux.

     

    Mais ils se sont ouverts quand Ham’di s’est avancé.

    Ils le guettaient, suivaient ses mouvements.

     

    Ham’di a déposé sur la table le couffin où était cachée la grenade, il l’a sortie.

    Elle était toujours aussi fraîche, aussi belle qu’au premier jour.

    Elle rayonnait dans la pénombre comme un petit soleil.

     

    La jeune fille a fait un geste, Ham’di lui a offert la grenade, l’a aidée à sortir les grains, les a déposés dans sa bouche.

     

    Elle les a sucés, puis elle les a croqués. 

    Alors son regard s’est éclairé. 

    L’enflure du visage s’est rétractée, a disparu, et celle de ses membres également.

     

    Lentement elle a savouré les grains de la grenade, lentement elle s’est redressée sur son lit.

     

    Tendrement elle a dévisagé ce bienfaiteur qui nourrissait sa jeune vie renaissante, grain par grain.

     

    Puis elle lui a demandé : « Comment t’appelles-tu ?

     

    - Ham’di 

    - Oh Ham’di, mon amour,    je t’ai attendu si longtemps !

     

    - Oh Ham’za, mon amour,   je t’ai cherchée si longtemps ! »

     

    Alors la mère d’Ham’za, au comble de l’étonnement, s’exclama :  

    « Quel prodige ! Comment connais-tu le prénom de ma fille ?

    - Mon cœur a prévenu mes lèvres. »

    Répondit doucement Ham’di. 

     

    La mère d’Ham’za souriait maintenant en le regardant, car le mendiant loqueteux, hirsute, sale, brûlé par le soleil, était redevenu le véritable Ham’di.

     « Ah mon fils !

    En te rendant si laid, Dieu t’a couvert de son manteau.

    Songe aux dangers que tu aurais rencontrés si l’on t’avait découvert aussi beau, aussi jeune, que tu te présentes maintenant à mes yeux. » 

    ******************************************** 

    Dans sa bonté, Allah accorda un sursis de vie aux parents d’Hamdi, car, quand il revint chez eux, son père et sa mère rajeunirent de bonheur.

     Avec la mère d’Ham’za, qui était veuve, et avec toute leur famille, ils célébrèrent le mariage de leurs enfants. 

    Un an plus tard naissait le fils d’Ham’di et d’Ham’za.

     

    Alors Allah rappela à lui les vieux parents, car de toute éternité, il fait sortir la vie de la mort, comme de la nuit il fait jaillir le soleil. [...] 

     

     

     

     


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  • Il n'y a plus de respect...
    Khaz l'avait racontée ICI http://lachenaie.over-blog.fr/article-histoire-horrible-n-3-une-photo-a-l-ecole-97170664.html

     

    Ça se passe dans une école

    Quelques jours après la rentrée des classes, on procède à la traditionnelle photo.

    La semaine suivante, l’institutrice, Madame Planchon, essaie de persuader les enfants d'en acheter une.
    « Pensez à l'avenir, vous serez bien contents dans quelques années, quand vous serez grands, de vous dire en regardant la photo :

    Tiens, là c'est Julie, elle est médecin maintenant ou encore

    là c'est Kévin, il est ingénieur

    et là c'est Amélie, elle est manucure... »

    A ce moment-là, une petite voix se fait entendre du fond de la classe :

    « Et là c'est la maîtresse, Mme Planchon, elle est morte ! »

    une histoire de photo de classe, horrible

    une histoire de photo de classe, horrible

     


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  • Khaz avait publié cet article en 2015.

    [...] Cette fête de fin d'année n'est pas ressentie par tous avec joie.

    Ceux qui sont accablés par les difficultés de leur vie, ou par le malheur, peuvent même ressentir de l'irritation à voir toutes ces joies bruyantes prêtes à éclater, toutes ces dépenses inconsidérées qui vont se faire et sont comme des insultes pour eux.

    Et pourtant, cette " fête " est porteuse de tendresse à laquelle nous demeurons sensibles, très sensibles, que nous soyons ou non croyants.

    Cela touche à quelque chose de très profond en nous. 

    Je m'en suis rendu compte en visionnant cette vidéo qui m'a été envoyée. 

    Par la même occasion, alors que je ne vous ai pas caché mon opposition résolue aux prétentions moralisatrices, et autres..., de l'église catholique, je voudrais préciser que je me ressens cependant comme issu du courant de pensée judéo-chrétien, et qu'à ce titre je considère que nos traditions populaires, nos " fêtes ", font partie de notre être, et que les nouveaux arrivants dans nos pays devront le comprendre, et les respecter. Nous respecter. 

    Je vous laisse regarder cette vidéo. [...] 



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  •  


    Je n'ai retrouvé que ces deux textes chez Khaz
    Si vous en connaissez d'autres faites le moi savoir...
    J'ai eu cette idée d'article après un atelier d'écriture auquel j'ai participé...

    Qu'est-ce qu'un haïku ?

    Qu'est-ce qu'un tanka ?
    mini-poèmes

    mini-poèmes


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